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A la découverte de... Yann Genty

LNH - Publié le 12 octobre 2015 à 16h13
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Chaque semaine, la LNH vous invite à aller à la rencontre de l’un de ses acteurs les plus en forme du moment. Ce lundi, place à Yann Genty, le gardien du but de Chambéry.

Une décision à double-conséquence. A son entrée au lycée, Eric Boisse a dû faire face à un dilemme. Celui de choisir entre l’escrime et le handball. Alors gardien de but à Saint-Gratien, le jeune Eric fait le choix du sport individuel, et abandonne sa cage. Un choix pour le moins payant, puisqu’il finira champion olympique d’épée par équipe, en 2004. Du côté du Val d’Oise, le coach d’alors, Denis Peschaud, décide lui de faire confiance à son homme à tout faire, le jeune Yann Genty, ailier gauche ou ailier droit de son équipe habituelle. "J’étais surclassé et j’avais quelques dispositions. On s’est arrangé pour me faire travailler, et ça a marché alors on a continué", se souvient l’actuel Chambérien, qui avait démarré sa carrière au club à l’âge de 4 ans et demi, dans les pas du paternel. 

Le voilà donc projeté dans les buts, lui qui avait toujours galopé sur le terrain. "Mais le week-end, je jouais au foot avec les copains, et j’allais souvent dans les buts", glisse celui qui quittera son club formateur à 20 ans pour Villepinte, où il passe 5 saisons. Suite aux problèmes financiers du club dyonisien, on retrouve notre portier du côté de Billère où il passe deux saisons avant d’enfin découvrir la Division 1 avec Aurillac, où il est recruté par Jérémy Roussel et Raphaël Geslan. "On n’avait pas un gros budget donc il a fallu essayer de recruter malin, avec des joueurs revanchards ou des joueurs qui avaient un parcours différent. Yann était de ceux-là, je le suivais depuis quelques temps, notamment lorsque je jouais encore", explique le premier, désormais entraîneur de l’équipe féminine de Metz.

Lanfranchi: "Ce n'est pas quelqu'un qui chambre"

La Division 1 découvre alors un gardien atypique. "Tout d’abord c’est un joueur et c’est ce que j’apprécie chez lui, décrit Jérémy Roussel. Ensuite il a une qualité de relance assez fantastique. Dans le but, c’est quelqu’un de très instinctif. Ses collègues l’ont rapidement surnommé « le chat ». Il a une très bonne lecture du tir, surtout de loin." Une capacité à lire le tireur adverse conséquence d’un gros travail vidéo ? "Pas forcément. Il y en a mais c’est surtout selon mes défenseurs, et ce que je peux savoir des tireurs. J’ai été joueur, et je sais que certaines choses sont plus dures à faire que d’autres. Dans certaines situations je ne vais pas me prendre la tête à chercher compliqué", détaille le portier, qui se fait rapidement sa place au plus haut niveau, en passant d’Aurillac à Istres, puis Cesson-Rennes.

"C’est quelqu’un qui, en plus d’être très gênant pour les tireurs grâce à son sens de l’anticipation, a une grosse force mentale. C’est un gardien à qui on a beaucoup dit qu’il n’avait pas le niveau pour jouer en D1", note Mathieu Lanfranchi, son coéquipier en Bretagne, plutôt expert en la matière. Un fort caractère capable de renverser les matches à lui tout seul, sans pour autant verser dans la provocation, comme certains de ses confrères. "C’est presque l’anti-thèse de Thierry Omeyer. Ce n’est pas quelqu’un qui chambre. Si tu le chambres, il va plus te répondre par la rigolade. A la rigueur, sont action préférée va être de te mettre un pastis, et de ne rien dire derrière", décrit le pivot. "J’aime bien jouer avec eux plutôt que de chambrer", confirme l’intéressé.

Avide de progression, Yann Genty finit par signer à Chambéry la saison passée, afin de passer un nouveau palier. "A la base, mon rêve était de jouer en Division 1. Une fois que je l’ai réalisé, je voulais aller plus haut et absolument goûter à la Coupe d’Europe. Dans les clubs où je suis passé, ça allait être difficile, même si Cesson semble pouvoir la disputer bientôt. Ici à Chambéry, j’ai estimé qu’il avait le matos pour. Dès la première année on s’est qualifié donc c’est cool, conclut celui qui, à 34 ans, ne compte pas s’arrêter là. Il me reste encore décrocher une sélection ou un stage avec l’équipe de France et disputer la Ligue des champions. Mais il va falloir que je me dépêche. C’est quelque-chose qui m’aide à avancer…"

Benoît Conta