Le carnet de bord d'Arthur Muller - "J'ai commencé à télécharger Call Of Duty..."

LNH - Publié le 16 mars 2020 à 17h04
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Alors que tous les championnats professionnels sont suspendus jusqu'au 22 avril, les clubs et les joueurs s'organisent tant bien que mal. A quoi ressemble le quotidien des acteurs de Proligue ? Pour en savoir un peu plus, Arthur Muller va partager son carnet de bord avec vous.

"Au début, le coronavirus, je n'y ai pas trop fait attention"

"Au début, le coronavirus, on n'a pas trop fait attention, moi le premier. Je pensais que ce serait un truc genre la grippe H1N1, qui nous touche pas vraiment. En plus les Chinois, ils sont censés être à la pointe de la technologie médicale, je pensais qu'ils allaient arrêter le truc en trois jours. Bon, à priori, c'est un peu plus grave que H1N1, et les Chinois sont pas aussi forts que je le pensais (rires)...C'est pas fait pour me rassurer tout ça ! En plus, quand je vois que les Français continuent à faire n'importe quoi et à aller dans les parcs, franchement, je me dis que, dans notre pays, tout le monde n'a pas compris ce qu'il se passait."

"La semaine dernière, tout était bizarre"

"Certains chez nous étaient un peu inquiets en début de semaine. Ils sont pères de famille, ils ne voulaient pas prendre de risque et ramener je ne sais pas quoi chez eux. On savait qu'il y avait un cas à Limoges, que Billère avait joué Limoges pas longtemps avant, donc forcément, on en a parlé. On a commencé à entendre des rumeurs disant que tout allait être reporté, mais comme il y n'y avait rien d'officiel, on a quand même joué. Le match contre Billère, c'était un peu bizarre, même si franchement, ce n'est pas à cause de ça qu'on perd. On était crevé avec tous nos blessés, on était rentré dans la nuit de Cherbourg, moi le premier je mettais pas un pied devant l'autre."

"Là, je télécharge Call of Duty, j'ai juste l'impression de pas avoir de haut débit"

"Depuis le match, je n'ai pas fait le fou. C'était mon anniversaire vendredi, je suis rentré à Mulhouse mais je ne suis même pas sorti. Je devais aller dans le restaurant d'un pote pour fêter ça, mais on n'a rien fait. Je suis revenu dimanche et là, faut le dire honnêtement, je me fais déjà un peu chier. Du coup j'ai acheté Call of Duty Modern Warfare, mais j'ai lancé le téléchargement il y a cinq heures et ça avance pas...Je suis pas sûr que dans l'immeuble on ait vraiment le haut débit (rires) ! Du coup j'attends, je regarde les perruches dans les arbres du parking, même si je les hais parce qu'elles ruinent ma voiture tous les soirs. Je sens que ça va être un peu long, cette affaire..."

"Je vais quand même faire quelques squats avec la PlayStation..."

"Le coach va nous envoyer une préparation, je pense qu'on va devoir faire des dips, du gainage et des pompes dans le salon. Je vais quand même faire quelques squats avec la PlayStation, 'histoire de... (rires) ! Non plus sérieusement, je vais aller courir et on va tous faire ce qu'on peut pour s'entretenir. Notre corps, c'est notre outil de travail et on sait que, si on reprend la saison en mai, il va pas falloir avoir pris quinze kilos. Après, on peut finir le championnat sur la Play, faire une E-Proligue histoire de pas avoir à sortir (rires) ! Sérieusement, on a un partenaire à Massy avec un rameur et une salle de musculation, je vais voir ce que je peux faire pour y aller. Ou sinon, je pique le rameur et je le ramène pour en faire pendant que je joue à Call of, c'est aussi une option..."

"J'ai des coéquipiers dans le même immeuble, on va quand même essayer de se voir"

"Franchement, cinq semaines sans sortir, c'est déprimant. Je sais que Tom Robyns et Jules Portet sont dans le même immeuble que moi, on va essayer de se voir quand même. Ou on se parlera par le balcon si on n'a pas le droit. Sinon, bah ça va être Netflix, Amazon Prime, je pense que la télé va chauffer pas mal...Et puis, j'incite toute la communauté handballistique à venir me rejoindre sur Call of, je pense que je dois pas être le seul à avoir peur de trouver le temps long, alors autant qu'on se serre les coudes (rires) !"

 

Textes et photos : Kevin Domas