Pierrick Naudin : "Le confinement fait que, paradoxalement, je suis moins isolé"

LNH - Publié le 31 mars 2020 à 11h18
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Gravement blessé au genou le 7 février, Pierrick Naudin poursuit sa rééducation pendant le confinement. Et il a accepté de partager avec nous son quotidien.

"Tout est allé très vite"

"J'ai suivi l'avancée de l'épidémie à la maison puisque je me suis blessé le 7 février. Et j'ai l'impression que tout a été très vite. On est passé d'un moment où il ne passe rien au moment où on est confiné en quelques jours à peine. Je n'ai pas eu spécialement peur pour moi, plus pour ma copine qui est enceinte. On a tout de suite fait attention, pareil avec la famille. Le stress n'était finalement pas pour moi-même, mais plus de contaminer les gens autour de moi, mes grands-parents, par exemple."

"J'avais fait le deuil de cette saison"

"On pourrait se dire que je vis mieux cette blessure du fait que les matchs ne se jouent pas, mais cela ne change pas grand-chose, pour être honnête. Les croisés, c'est une blessure longue, donc j'avais fait le deuil de la saison en cours, je savais que je ne pourrais pas revenir. Bien sûr, il y a toujours ce sentiment que, malgré que ce soit la plus grosse blessure de ma carrière, je ne loupe pour l'instant pas beaucoup de matchs. Autre point différent, je ne ressens pas trop l'isolement que peuvent ressentir les autres victimes de grosses blessures. Parce que, dès le départ, je savais que ça allait être long. Quand je compare à mon frère, touché au pouce à la trêve, qui savait qu'il allait revenir, il piétinait un peu, il était pressé. Je suis dans une démarche différente, je sais que ça va être long, et je n'ai pas envie de gagner deux semaines pour revenir plus vite. Normalement, je suis censé revenir à l'entrainement en septembre, mais on va bien voir l'évolution."

"J'ai tout combiné dans cette saison compliquée..."

"La saison aura été, au final, très compliquée. Forcément, la blessure pèse dans le bilan, mais je n'étais déjà pas satisfait de mon niveau de jeu depuis septembre. Collectivement, on n'est jamais arrivé à trouver l'alchimie non plus, les résultats ne sont jamais vraiment venus. Je me disais l'autre jour que j'aurais tout combiné sur cette saison compliquée, j'aurais tout cumulé. Il va falloir repartir de l'avant et essayer d'en tirer les leçons pour le futur."

"Je fais toute la rééducation à domicile, par vidéo"

"Le cabinet de kiné a été fermé le premier jour du confinement. Du coup, je continue la rééducation à la maison, avec des vidéos qu'ils m'envoient. Je suis un peu un VIP, ils prennent vraiment soin de moi. Alors, il n'y a pas de soins, mais je suis quand même dans une partie un peu plus sympa dans le sens où je peux désormais poser le pied, donc j'ai aussi moins besoin de voir quelqu'un tous les jours. Je voulais d'ailleurs dire un grand merci à Bastien, qui est aux petits soins avec moi. Il m'a donné un programme qui, désormais, rythme ma journée. Avant, j'avais entrainement le matin et l'après-midi, et j'ai repris la même organisation désormais. Ca fait du bien de pouvoir poser le pied, de faire autre chose que juste être allongé."

 

Kevin Domas