Matthieu Drouhin : "La montée en Lidl Starligue de Saran, un de mes meilleurs souvenirs"

LNH - Publié le 20 mai 2020 à 11h03
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A 38 ans, l'ailier droit va mettre un terme à sa carrière professionnelle dans quelques semaines. Non content d'être le recordman de buts sur une rencontre en Proligue, le gaucher s'en va auréolé d'une sacrée réputation de serial-buteur...

Mes premiers pas

C’était à l’âge de 6 ans, donc en 1987 ! C’était à Beaune, via un éducateur à l’école, qui m’avait fait découvrir le hand au CP. Et comme j’avais la salle juste à côté de chez moi, ça a facilité les choses. Mais mes parents ne m’y ont jamais poussé, mon père, son truc, c’était plus le foot…

Mon premier match en pro

C’était avec Besançon, mais je me souviens plus de contre qui c’était (rires)…Je ne me souviens même plus si j’ai marqué, pour être honnête. A l’époque, j’avais plus un statut de semi-pro. Quand j’ai commencé à Besançon, j’ai eu de la chance, le club faisait confiance aux jeunes, du coup j’ai très vite eu du temps de jeu.

Le coach qui m’a le plus marqué

Milorad Davidovic, avec Villefranche. C’est avec lui que j’ai découvert la première division. Il avait une méthode un peu à l’ancienne, ça rigolait pas tous les matins, mais ça correspondait parfaitement à l’équipe jeune qu’il avait en face de lui. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si certains ont été très haut. Je jouais avec Rock Feliho et Cédric Paty, notamment. On avait une vraie relation de confiance.

Mon pire adversaire

Je dirais Montpellier, je n’ai gagné qu’une seule fois contre eux de toute ma carrière, avec Istres. Si je me souviens bien, j’ai pris quelques bonnes roustes contre eux (rires)…Le pire c’est que, quand tu allais là-bas, tu étais à -10 à dix minutes de la fin et tu te dis que tu vas pouvoir rendre le truc un peu plus honorable quand ils font rentrer les jeunes. Mais les mecs étaient à 200% alors c’était presque pire (rires)…Ce club a une mentalité de la gagne qui m’a toujours marqué.

Mon meilleur adversaire

Chambéry, étonnamment. Même quand ils se battaient pour les premières places avec Montpellier, j’ai toujours réussi à gratter des points contre eux. Avec Villefranche, Istres et même avec Saran, quand on avait été chercher le maintien chez eux à la dernière journée.

Coéquipier le plus fort

Rastko Stefanovic, il était déjà en fin de carrière quand je suis arrivé à Tremblay. Mais il dégageait une telle maitrise, une telle justesse dans son jeu qu’il m’a impressionné.

Meilleur pote dans le hand

Cédric Paty ! On s’est connu tout petit, on a fait toutes les sélections ensemble, et on est resté en contact. D’ailleurs, c’est le parrain d’une de mes filles.

Meilleur souvenir

Il y en a 3 : la montée en D1 avec Villefranche en 2004. Jamais avant je ne m’étais imaginé jouer à ce niveau, et quand tu t’y retrouves sans trop t’y attendre, ça marque. Il y a aussi la finale de coupe d’Europe en 2011 avec Tremblay, qui restera tout là-haut aussi. Au point je pourrais dire que j’ai joué une finale de coupe d’Europe à la Lanxess Arena (rires) ! Et aussi la montée en Lidl Starligue avec Saran en 2016. Quand je suis venu ici, je ne pensais pas retrouver l’élite, du moins pas tout de suite, et le faire en un an a été un grand bonheur.

Pire souvenir

Là aussi, la finale de coupe d’Europe contre Gummersbach. On mène de sept buts à un quart d’heure de la fin et…je sais toujours pas. Je me souviens qu’on se regarde à la fin et on est hébété. D’ailleurs, ça s’est retranscris sur les performances du club après coup, ça a été un peu le début de la descente du club…

Plus grande fierté

La régularité, la longévité. Avoir réussi à conserver un bon niveau alors que je vais avoir bientôt 39 ans.

Mon plus grand regret

Il n’y en a pas forcément, ça ne sert à rien de vivre avec de toute façon. J’ai eu de super expériences dans tous les clubs où je suis passé. J’aurais bien aimé gouter à l’équipe de France quand même, ça aurait été le summum. J’y ai cru à un moment, mais après je me suis blessé et le phénomène Luc Abalo est arrivé. Et quand un joueur comme ça te passe devant…

Pourquoi s'arrêter ?

La décision a été dure à prendre, j’ai été blessé deux mois en début de saison, et j’ai globalement eu du mal sur toute la première partie. Je me suis fait moins plaisir, collectivement et individuellement. Ca m’a fait réfléchir. Et même si la deuxième partie a été mieux, la décision était prise. Le seul petit regret c’est de partir comme ça. J’ai bien pensé à organiser un espèce de jubilé, mais vu le contexte, ça risque d’être compliqué…

La suite ?

J’ai une reconversion dans un bureau chez un partenaire du club qui m’attend, ça va me changer (rires) ! C’est quelque chose que j’avais prévu de longue date, le contrat était signé depuis un an et demi.