Thomas Bolaers : "Avant le match Belgique-France, je n'ai pas dormi pendant trois jours..."

LNH - Publié le 27 mai 2020 à 15h28
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Istres, Vernon, Besançon, Billère et, pour finir, Cesson-Rennes, Thomas Bolaers se serait offert un beau tour de France avant de rentrer au pays en ce mois de juin. L'arrière gauche belge, fraichement sacré champion de Proligue, revient avec nous sur les moments marquants de sa carrière.

Ma première licence

C’était à Herstal, à côté de moi. Comme beaucoup, je pense, j’ai suivi des copains, et quand t’as sept ans, tu y vas plus pour être avec tes potes qu’autre chose. A l’époque, j’étais déjà beaucoup dehors, on n’avait qu’une consigne, c’était d’être rentré à l’heure pour le diner ! Etre au handball, c’était pour moi juste une autre occasion de me défouler.

Mon premier match en pro

C’était avec Istres, je crois que c’était contre Nîmes, j’étais tout fier. Je crois que c’est encore contre eux que j’ai marqué mon premier but en pro. J’avais été pris sur un match en coupe, alors que j’étais encore en centre de formation, et comme ça s’est pas mal passé, je suis resté un peu dans le groupe. Si je me souviens bien, il y a eu Aix après, peut-être Vernon, mais ça commence à remonter (rires)…

Un entraineur qui m’a marqué

Gilles Derot, lors de mon passage à Istres. J’ai eu des problèmes de santé, et il m’a accompagné, il a souvent pris de mes nouvelles. Je l’aimais bien en tant qu’entraineur, mais il a un côté humain qui m’a profondément marqué.

L'adversaire qui m'a le mieux réussi

Williams Manebard, je sais qu’il va devenir fou quand il va lire ça (rires) ! C’est un de mes meilleurs amis dans la vie, mais il veut toujours tout gagner. Et quand je te dis tout, c’est tout, le moindre jeu, il est capable de tricher ou de mentir juste pour ne pas perdre.

L’adversaire qui m’a le moins réussi

C’est pas très compliqué, je vais dire le Paris Saint-Germain. Jamais gagné contre eux, et même j’ai jamais pensé au cours d’un match contre eux qu’on pouvait les battre. C’est vraiment trop fort (rires) !

Le coéquipier le plus fort

Vincent Gérard que j’ai côtoyé lors de mon année à Istres. J’étais en centre de formation, et quand j’y repense, on comprend pourquoi il a eu cette carrière. Hyper intelligent et avec de grosses qualités. Et il chambrait déjà beaucoup, certains passaient un sale moment à l’entrainement. Quand il avait décidé qu’il prendrait pas un tir, généralement, il fermait la porte !

Mon meilleur ami dans le hand

Jef Lettens ! On se connait depuis un certain temps et on a eu la chance de jouer ensemble à Cesson, où on était compagnon de chambre. Quelqu’un d’adorable et sur qui tu peux compter.

Les meilleurs souvenirs

C’est difficile d’en sortir un seul…Même si c’est une défaite, le match contre la France avec la Belgique restera un grand moment. Il y avait eu un vrai engouement de la part du public, j’en avais pas dormi trois jours avant, et trois jours après non plus d’ailleurs (rires) ! Il y avait beaucoup de stress, de crainte de se prendre une rouste devant une salle pleine. On aurait peut-être l’emporter mais bon, ça ne change pas grand chose. Je garderais aussi la montée de cette saison avec Cesson, même si la période traversée fait qu’on ne la fête pas trop. J’ai été blessé et on a tous du se sortir les doigts du cul pour finir en tête. Je pars sur un bon souvenir.

Mon plus mauvais souvenir

La descente en Proligue en fin de saison dernière, pour plein de raisons…Ca se joue sur des détails, sportivement. Et quand tu es compétiteur, forcément, une descente, y’a pas pire comme échec.

Ma plus grande fierté

Quand j’étais à Istres, j’ai du rentrer en Belgique pour raisons médicales. Mais j’ai eu la chance de pouvoir vivre pleinement ma carrière, malgré cela. Je ne sais pas si on peut parler de fierté, mais peut-être plus de joie.

Pourquoi arrêter maintenant ?

Je suis papa depuis peu, et je voulais que mon enfant grandisse avec sa famille autour de lui. Alors, moi et ma compagne, on a pensé que c’était le bon moment pour rentrer, pour diminuer un peu le rythme, ne plus passer autant de temps en déplacement. J’avais envie de voir mon enfant grandir, et ça me semblait être le bon moment pour arrêter aussi.

La suite

Quand je suis rentré en Belgique après mon épisode à Istres, j’ai passé mon diplôme de kiné. A l’époque, je me disais que ce ne serait de toute façon pas perdu, et j’avais envie d’avoir cette sécurité là, pour la suite. Pour l’instant, je ne sais pas trop où je vais exercer, je n’ai pas encore de patientèle mais j’ai plusieurs ouvertures. J’aimerais aussi continuer avec des études d’ostéopathe, donc il y a pas mal de projets. Pour le hand, je vais continuer avec Tongeren, qui joue en Beneleague. Ca reste un bon niveau, mais ça me laissera plus de temps pour la famille.

 

Kevin Domas