Bastien Cismondo: "Le titre à Miami en tant que capitaine, le point fort de ma carrière"

LNH - Publié le 17 juillet 2020 à 16h54
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Après 17 saisons passées à porter les couleurs d'Istres, le demi-centre Bastien Cismondo s'est retiré des parquets en 2017. Mais il n'en reste pas très loin. Et en profite pour se remémorer quelques bons moments de sa carrière avec nous.

Mon premier match pro’

"C’était à Montpellier, lors de la saison 2000-01, si mes souvenirs sont bons. Et de ce que je me souviens, on avait pris une bonne rouste à Bougnol. Comme souvent quand on allait là-bas, on avait été distancé rapidement au score et du coup, j’avais pu jouer un peu en fin de match. Par contre, je n’avais pas eu de bizutage, j’étais déjà parti avec eux la saison d’avance, j’avais 16 ans, et je crois que j’étais tellement jeune que les gars avaient eu un peu pitié de moi !"

Mon dernier match en pro’

C’est pas vraiment un bon souvenir. Je finis sur une saison en ProD2, des play-offs où on gagne contre Massy à l’aller avant de perdre et de se faire éliminer au retour. Les play-offs font que le contexte est toujours particulier, tu ne sais jamais vraiment si tu vas passer le tour ou pas, du coup, tu ne peux pas vraiment prévoir un truc pour ton dernier match. Cette fois, j’étais sûr qu’on allait passer après gagné le match aller et que j’allais avoir deux matchs bonus. J’aurais eu à coeur de finir en aidant l’équipe à remonter dans l’élite, mais ça s’est pas fait comme j’aurais aimé.

Le meilleur souvenir de ma carrière

Sportivement, c’est forcément la victoire en coupe de la ligue à Miami. Ca a été l’apogée de l’histoire du club, son seul titre, et pour moi, qui ait passé toute ma carrière à Istres, cela signifie forcément beaucoup. Et le vivre en tant que capitaine, ça rend les choses encore plus fortes. Mais je ne peux pas oublier l’année de la remontée, en 2013-14. Gilles Derot reprend l’équipe première et amène avec lui de nombreux joueurs du centre de formation, et l’alchimie prend tout de suite. Humainement, cela avait été très fort, avec des gens très attachés au club et un groupe où la mayonnaise a pris tout de suite.

Le joueur le plus fort avec qui j’ai joué

Avant d’arriver à Istres, j’ai joué avec Michaël Guigou au pôle, et déjà à 17 ans, il était dans un monde à part. Même tout gamin, il avait une vision incroyable, il était capable de faire des trucs de folie, c’était incroyable. Sur mon poste, Sébastien Mongin a été très important dans ma construction en tant que joueur. Et David Juricek a beaucoup compté, j’ai énormément progressé dans la relation avec le pivot. Avec ces deux-là à mes côtés, j’ai vraiment passé un cap.

Le joueur le plus dur que j’ai côtoyé

Contre qui j’ai joué…Il y en avait un paquet où des fois, tu te demandais si c’était une bonne idée d’aller mettre la tête. A Istres, on a eu Robert Lis, un gars génial mais qui ne te faisait aucun cadeau. Plus récemment, on a eu Grosas, lui aussi, super gentil mais quand t’attaquais dessus à l’entrainement, tu le sentais passer. Déjà quand il jouait à Créteil avant de venir chez nous, quand tu devais aller au duel, tu t’arrangeais pour aller attaquer le mec à côté de lui (rires).

Le joueur le plus fou

Lilian Di Salvo, sans même réfléchir (rires) ! Sur le terrain pas trop, même s’il dégoupillait une fois de temps en temps, mais en dehors de ça…Comment dire ? Il avait toutes les valeurs qu’il fallait pour que tout le monde tire dans le même sens. Et non, je peux pas sortir les dossiers (rires) !

Le moment où j’ai compris que je serais Istréen toute ma carrière

Très tôt, en fait, même si je ne l’ai pas dit, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver. J’ai bien eu l’occasion de partir une ou deux fois, mais je n’ai jamais vraiment hésité. Je suis du coin, ma femme aussi, nos familles sont ici, forcément cela a pesé dans mon choix. Et le club a grandi et évolué en même temps que moi, que ce sportivement mais aussi à côté, et je n’ai jamais vraiment ressenti le besoin de m’en aller. Tout était là pour que je continue à avancer sans bouger.

L’entraineur qui m’a le plus marqué

Gilles Derot, forcément, car c’est celui que j’ai eu le plus longtemps. Un entraineur plutôt participatif, qui n’aime pas imposer ses idées mais qui préfère que ses joueurs se les approprient. On a tissé une véritable relation de confiance au fil du temps. Et je ne peux pas oublier Michel Cicut, qui m’a fait venir quand j’étais tout gamin.

La plus grosse embrouille de vestiaire que j’ai vécue

Y’en a eu pas mal, mais pas des gros trucs. Mais quand il y avait Michael Keller et Lilian Di Salvo, ça pouvait rapidement monter dans les tours (rires). Ils avaient tous les deux des gros tempéraments, ils étaient en chambre tous les deux et je me suis retrouvé un paquet de fois au milieu en train de faire la police. Mais encore une fois, ça n’a jamais été vraiment de grosses embrouilles, plutôt des prises de bec.

Et maintenant ?

Je suis responsable du centre de formation d’Istres depuis trois ans maintenant, tout en continuant à passer mes diplômes d’entraineur. Je savais que je voulais rester dans le hand après ma carrière, mais je ne savais pas si le milieu de l’entrainement allait me plaire. J’ai commencé comme éducateur sportif, en allant dans les écoles, et j’y ai pris goût. Je ne sais pas vraiment si j’irai jusqu’à prendre un groupe pro un jour, même si je m’en rapproche de plus en plus, Gilles m’intègre dans certaines séances.

 

Kevin Domas, photos : Molliere / Pillaud