Nedim, quel est ton ressenti au sortir de cette victoire ?
On a fait un gros match. On savait qu’on allait devoir faire face ce genre d’atmosphère et nous sommes franchement heureux d’avoir fait ce que l’on a fait. On rentre à la mi-temps avec six buts aux vestiaires, puis on récidive dès le début de la deuxième période. On a quelques complications ensuite mais c’est normal, ils étaient chez eux et n’allaient pas se laisser faire. Mais au final on assure la victoire.
On a l’impression que vous avez su parfaitement gérer vos émotions…
Oui mais c’est normal aussi. On joue quasiment tous la Ligue des champions, on a l’habitude de ce genre d’évènements. Après on sait qu’ici c’est particulier, que c’est une terre de handball et qu’on avait une belle histoire avec la Croatie. Mais on a été sérieux, on s’est concentrés sur nous sans s’intéresser au match d’avant (Norvège-Suède). On a appris évidement le résultat avant de jouer mais il fallait rester concentrés pour l’emporter.
Pensiez-vous que ce serait presque facile en première période ?
Ce n’était pas facile non plus. (sourire) Nous on ne regardait même pas le score, on voulait juste bien jouer. On savait comment on allait s’adapter sur leur jeu à 7 ou même sur leurs attaques en sachant très bien qui étaient les joueurs de duel et les joueurs plus shooters. On a bien géré ça je pense.
"On connaît la qualité des Espagnols"
Vous saviez que vous étiez qualifiés avant le match. L’idée était-elle de sortir la Croatie pour ne pas les retrouver en finale ?
Oui, on le savait. Mais on a surtout joué pour gagner car on joue tous nos matches pour gagner. On a vécu une superbe expérience l’an passé en gagnant tous nos matches au Mondial. J’espère que l’on saura faire la même chose cette année.
Votre objectif était le dernier carré, on imagine qu’il vous en faut désormais plus…
(sourire) Oui. On ne va pas mentir. L’objectif officiel était d’aller dans le dernier carré mais vous pensez vraiment qu’on allait se contenter de cela ? On est venu pour jouer à fond et aller chercher cette médaille d’or.
Avez-vous, ce soir, envoyé un nouveau message à vos adversaires ?
Pour vous, on envoyait déjà un message face à la Norvège, puis face à la Suède et maintenant la Croatie. Ca en fait des textos ! (rires) Plus sérieusement je pense que l’on a un statut, on est l’équipe de France et on n’a pas besoin d'envoyer de messages. Même si l’équipe a été rajeunie, on est toujours déterminés à aller chercher un nouveau titre.
Un mot sur la demi-finale qui arrive face à l’Espagne ?
On connaît tous les qualités des Espagnols. Même s’ils ont quelques défaites, ils relèvent toujours la tête. Et maintenant c’est un match couperet, il n’y aura pas de favoris. Il y aura juste 60 minutes à jouer à fond.
Le mot de l'adversaire
« La clé fut cette première période. On a bien démarré mais on a rapidement enchaîné les pertes de balle. La France a du coup empilé les buts dans le but vide. Et ça, ça fait mal car ils ne transpirent même pas pour marquer leurs buts. Après tu commences à prendre l’eau et tu essayes de revenir. Mais tu as la pression et on a joué trop vite, perdu de nouveaux ballons. Du coup on a pris 19 buts à la mi-temps et c’est un désastre car je pense que notre deuxième période est de bien meilleure facture. On est revenus à un but mais je pense qu’on ne méritait pas cette victoire. Je ne sais pas si on a subi la pression, je sais juste qu’on a perdu trop de ballons et qu’une fois qu’on a été derrière de 5 ou 6 buts on aurait dû jouer tranquillement notre jeu pour revenir peu à peu. Au lieu de ça on a joué trop vite et on a fait de nouvelles erreurs. On est vraiment déçus et désolés pour nos supporters. Maintenant on va essayer de leur donner une ultime victoire lors du match pour la 5e place (face à la République tchèque, vendredi). » Luka Stepancic (Paris)
Les stats de "nos" Bleus
Vincent Gérard (7 arrêts à 27%), Cyril Dumoulin (4 arrêts à 33%) - Nedim Remili (6/8 aux tirs), Romain Lagarde (2/5), Nikola Karabatic (2/3), Luc Abalo (1/2), Michaël Guigou (4/6), Luka Karabatic (3/3), Nicolas Claire (0/1), Adrien Dipanda (2/3), Valentin Porte (1/2), Nicolas Tournat, Raphaël Caucheteux.
Crédit photos: EHF et Stéphane Pillaud/FFHB