« Les JO, l'aboutissement de ma carrière »

LNH - Publié le 06 juin 2019 à 11h14
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Champion olympique en 2012, Guillaume Joli va tirer sa révérence au soir de cette J26. L'occasion pour lui de revenir sa belle carrière.

Ma première licence

« J’ai commencé à quatre ans et demi. C’était à Tassin-la-Demi-Lune. Papa et Maman étant handballeur, je suis tombé dedans et je ne suis jamais ressorti. (sourire) J’ai fait longtemps du judo, et un peu d’athlétisme, mais le handball a finalement pris le dessus. » 

Crédit: Guillaume Joli

Mon premier contrat pro

Crédit: Guillaume Joli

« C’était à Villeurbanne en 2002. Avant cela, je suis resté à Tassin jusqu’en 2000, puis je signe à Villefranche-sur-Saône où je fais une année de -18, puis une année de D2. Ensuite c'est Villeurbanne pour deux ans. Ce contrat, c’est une étape pour moi. Je suis content de jouer ma première année en D1, mais j’ai envie d’aller plus haut. Il y avait d’ailleurs un projet à Lyon pour aller le plus haut possible à cette époque. Cette première saison, j’en garde un bon souvenir. J’étais entouré de plein d’anciens, j’étais le petit jeune. J’ai été parfois chouchouté, parfois maltraité. (rires) J’ai appris plein de choses et ça s’était plutôt bien passé. »

Ma première sélection

« J’en ai deux. Une première lors d’un stage A’, on avait fait un beau tournoi face à l’Espagne, et ils nous avaient donné une sélection. Après, la vraie première, c’était au Marrane en janvier 2007, face au Qatar. C’était lors de la prépa pour le Mondial en Allemagne. Je me souviens d’énormément de pression. (rires) Quand tu es avec tous ces grands joueurs, c’était à la fois exceptionnel car c’est un rêve qui s’accomplit, et de l’autre une très grosse pression parce que tu n’as pas le droit de décevoir. Mais j’avais joué et je m’en étais plutôt bien sorti. » 

Mon premier titre avec les Bleus

« Le Mondial 2009 en Croatie. C’est un souvenir mitigé car j’étais content d’être arrivé en équipe de France, mais à l’époque c’était 14 joueurs sur la feuille de match et j’étais en tribunes pour la demie et la finale. C’était un peu mitigé mais très content d’être sacré champion du monde. Après, il ne faut pas se mentir, j’ai toujours été le remplaçant de Luc (Abalo). Mais ce n’est pas quelque-chose qui m’a dérangé plus que cela. Je connaissais mon rôle et j’essayais de le remplir au mieux. J’avais aussi le rôle de tirer les penaltys avec Mica (Guigou). En fonction du fait de qui commençait le match, les ressentis, les formes, on essayait de faire en sorte que celui qui soit le plus en confiance soit celui qui tire. » 

Mon entraîneur le plus marquant

« Juan Carlos Pastor (à Valladolid, ndlr). Pour plein de choses. J’ai découvert en Espagne une vision complètement différente de ce que j’ai pu vivre en France. C’est très méticuleux, très pointilleux, très tactique. J’ai vraiment apprécié ça. L’entraînement c’est vraiment différent… En plus en tant qu’ailier, on est plus sollicités donc ça m’allait. (sourire) »

Le meilleur joueur avec lequel j'ai joué

Crédit: Guillaume Joli

« J’ai eu la chance de jouer avec pas mal de beau monde. (rires) Le plus complet, c’est Nikola (Karabatic). On a grandi ensemble dans les sélections de jeunes, donc je l’ai vu évolué, mais vite évolué puisqu’il est rapidement parti en France A. (sourire) Mais c’est lui le plus complet dans tous les registres. Déjà en jeunes, on voyait qu’il était déjà bien au-dessus. » 

Le gardien qui m'a posé le plus de problèmes

« Bah Titi (Omeyer). Je l’ai connu dans les années où il était vraiment au sommet de sa carrière. C’est le plus grand gardien de tous les temps, tout simplement. A l’entraînement, c’était rude. (sourire) Il n’avait pas beaucoup de points faibles, mais il n’aimait pas prendre des roucoulettes, ça l’énervait pas mal. (rires) » 

Mon meilleur souvenir

« Les Jeux Olympiques 2012. Participer aux JO, c’est un rêve pour tout sportif. La vie au village, c’est une telle expérience humaine… On en prend plein les yeux pendant 15 jours. Et puis il y a la médaille d'or au bout... C’est un aboutissement dans une carrière. Pour moi ce fut aussi spécial puisque je suis sorti du groupe avant les quarts de finale (pour laisser sa place à William Accambray, ndlr). Mais je connaissais les règles du jeu depuis le début, Claude (Onesta) avait annoncé qu’on partait à 15 et qu’il y aurait un changement. Connaissant mon rôle dans l’équipe, je n’étais pas naïf et je savais que ça pouvait me tomber dessus. » 

Mon pire souvenir

« Un carton rouge en finale UNSS. Ca nous avait fait rater le Mondial UNSS avec tous mes potes du Sport-Etudes à Lyon. C’était le premier rouge de ma carrière, et je m’en souviens encore. On avait eu une belle aventure et on avait vraiment espéré être à ce Mondial. » 

La suite...

« Ce sera à la Ligue Auvergne-Rhône Alpes, et je serai détaché à l'entraînement et à la coordination du Pôle Espoirs de Lyon. J’ai toujours entraîné, dès le début dans mon club d’enfance, mais aussi en Allemagne ou en Espagne. Pour le moment, je m’oriente sur l’entraînement des jeunes car j’ai cette envie de transmettre mon expérience. Peut-être que ça changera mais pour le moment c’est comme ça. J’ai été marqué parce que j’ai vécu en Espagne, mais je vais essayer de m’inspirer d’un peu tout ce que j’ai pu vivre tout au long de ma carrière en prenant les bons points de toutes les écoles. » 

Benoît Conta