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"Quand on est ensemble, il y a quelque-chose qui manque..."

LNH - Publié le 21 janvier 2018 à 17h47
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Alors que la France affronte la Serbie, ce lundi dans le cadre de l’Euro en Croatie, Nemanja Ilic, l’ailier gauche de Toulouse, nous fait découvrir son équipe nationale, qui aborde ce match sans plus rien avoir à jouer dans la compétition.

Des regrets sur cet Euro

Avec aucun point à l’heure d’aborder ce tour principal, la Serbie savait que sa mission serait délicate. La défaite subie d’entrée face à la Norvège (27-32) a entériné leur élimination. "On aurait pu faire mieux je pense. Mais on a un groupe avec plusieurs nouveaux joueurs, et il faut le temps que la mayonnaise prenne. Il faut aussi dire que sur un Euro, les équipes sont très fortes, note Nemanja Ilic. Maintenant, si on enlève l’Euro 2012 (joué en Serbie), c’est la première fois en 12 ans que la Serbie se qualifie pour un tour principal. Mais, à mes yeux, ça ne doit as être une fin en soi. Ce n’est pas forcément agréable d’être au tour principal sans avoir d’enjeu, être là un peu pour rien."

Alors que cette équipe de Serbie possède pléthore de grands noms, l’absence de continuité, les conflits à répétition et les bouderies des superstars rendent les choses bien compliquée. "Il faut déjà dire qu’on change de sélectionneur souvent. Du coup tu as seulement deux semaines avant la compétition pour tout remettre en place, souffle l’ailier gauche de Toulouse, qui préfère se montrer évasif sur la question. Je ne veux pas trop parler de ça. Ce que je peux dire qu’il y a de très bons joueurs dans cette équipe. Mais quand on est ensemble, il y a quelque-chose qui manque. Je ne sais pas quoi. Sur cette compétition on s’est tout de même bien entendus, et on reste soudés malgré les défaites."

Un championnat quasi inexistant

Si l’équipe nationale montre le bout de son nez sur les compétitions internationales, le handball serbe souffre, et ce malgré l’organisation de l’Euro en 2012. "C’est très difficile, reconnaît « Ilke ». Il y a peu de monde qui s’intéresse à notre championnat. Cette année, par exemple, en Ligue SEHA (un championnat réunissant les meilleures équipes de Balkans, ndlr), il n’y a qu’un seul club serbe. Il y a très peu d’argent et très peu de médias qui s’intéressent à notre championnat ." Conséquence directe, les meilleures joueurs quittent le nid le plus tôt possible. "J’aurais aimé faire ma carrière chez moi, jouer à la maison en vivant bien. Mais ce n’est pas possible. On part tous très tôt et tout ça, au final, ce n’est pas terrible pour l’équipe nationale. Vous, vous avez presque tout votre équipe qui joue en Lidl Starligue. C’est un énorme plus."

Jouer face à la France et... Valentin Porte

Si son équipe est éliminée, Nemanja Ilic a hâte d’en découdre avec la France, pays où il vit depuis l’été 2013. "Il y a peu de choses à dire sur la France au final. Il suffit de regarder les trophées qu’ils ont remporté, les joueurs qui la composent, sourit l’ailier gauche du Fenix. Pour ma part, je joue contre ces joueurs toutes les semaines mais dans notre équipe, il y a plein de mecs qui n’ont pas cette chance. Là, il ont l’occasion de jouer face à ce qui se fait de mieux sur la planète handball. Ils vont en profiter pour se montrer je pense."

De son côté, Nemanja Ilic devrait se frotter à Valentin Porte, son ancien coéquipier à Toulouse. "Valentin, c’est un ami, ça va être spécial de jouer contre lui. J’ai prévu un petit truc pour le match car en plus il va jouer à l’aile face à moi. Mais je ne l’ai dit qu’à la presse serbe, je préfère ne pas le dire en français sinon il va le lire, et ça va le motiver. Je ne veux pas qu’il comprenne", conclut-il dans un éclat de rire. A surveiller de près donc… 

Benoît Conta, à Zagreb (Croatie)

Pour découvrir le portrait consacré à Nemanja Ilic en début de saison, c'est ici.