Axel Oppedisano, le Cavigal dans le sang

LNH - Publié le 20 février 2020 à 19h15
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Personne, même pas lui, n'aurait pensé qu'Axel Oppedisano signerait un jour professionnel au Cavigal. Une récompense pour cet enfant du club

“Le Cavigal Nice Handball est fier d’annoncer la signature du premier contrat professionnel d’Axel Oppedisano, pur produit de sa formation”. C’était il y a exactement une semaine. Maintenant, revenez cinq ans en arrière. Le jeune Axel a fêté ses 18 ans et, dans son esprit, le handball est loin d’être une priorité. “Je jouais en PETM, en dessous de la pré-nationale. J’avais commencé le hand à 15 ans, être professionnel, je n’y pensais même pas” se souvient le jeune pivot, qui a soufflé ses 23 bougies il y a deux mois. Lui son truc, c’est plutôt les camions avec les sirènes. “Il y a cinq ans, mon plan A dans la vie, c’était d’être pompier. Etre dehors, bouger, faire du sport, ça m’allait parfaitement. Mon plan B, c’était le hand. Les choses ont bien changé !” rigole-t-il.

Mais la signature de son premier contrat avec le Cavigal, son club de toujours, ne l’empêche pas d’avoir de la suite dans les idées et, surtout, d’assurer ses arrières. Actuellement en troisième année de licence de sport, il compte bien poursuivre ses études encore un peu, histoire de ne pas avoir les mains vides le jour où le ballon rond ne lui suffira plus. “Prof de sport, pompier, préparateur physique, l’avantage avec STAPS, c’est que toutes les voies sont encore ouvertes dans un domaine que j’apprécie. Je sais d’expérience que rien n’est jamais tracé dans la vie. Si je n’avais pas croisé la route d’Edu, je n’en serais peut-être pas là, à être joueur pro” appuie Oppedisano.

Edu Fernandez et Asier Antonio, les mentors

Edu, c’est Eduard Fernandez Roura, l’ancien entraineur du Cavigal, parti à Aix l’été passé, après un an et demi à jouer sur la Côte d’Azur et quatre années sur le banc. “Lui et Asier Antonio m’ont pris sous leur aile. Je suis arrivé au club, Edu jouait encore et quand je m’entrainais avec eux, il m’a collé quelques blocks dont je me souviens” sourit le pivot, sur qui l’ancien de Chambéry a eu une grande influence : “J’ai appris énormément de choses avec lui. En tant qu’entraineur, tu filais droit. Mais il adorait chambrer. Je me souviens encore l’été dernier, on a joué Aix en préparation et il me disait que lui et Asier m’avaient sorti de la poubelle.”

"Issa Nissa la Bella, je connais par coeur"

Force est de constater que le petit protégé a grandi à la vitesse grand V. Axel Oppedisano a emboité le pas de ses prédecesseurs espagnols. Non seulement sur le terrain, mais aussi en dehors, puisqu'il s'est mis à entrainer. Il fait d'ailleurs plein de choses au Cavigal, même les photos de la nationale 3 à ses heures perdues, mais entrainer, c’est vraiment son dada. Intégrer les professionnels dans l’organigramme du club, pour donner une identité de jeu commune au Cavigal, est une des vraies réussites du club. “Je m’occupe des -15, et on essaye de jouer un petit peu comme le font les pro, avec les mêmes systèmes. J’essaye d’être pédagogue et que mes jeunes pensent par eux-mêmes. Je ne suis pas trop l’entraineur PlayStation qui va te dire quoi faire. Je veux que, même sans moi, ils sachent se débrouiller” témoigne-t-il.

Son investissement au sein du club est, d’une certaine façon, un moyen de rendre au Cavigal ce qu’il lui a donné. Lui, le Niçois pur souche, qui confie encore avoir des frissons quand retentit Issa Nissa la Bella, dont il connait les paroles par coeur. “Etre professionnel dans le club de la ville où tu es né, à laquelle tu t’identifies, c’est une émotion énorme. Et ça me parait important pour le club d’avoir un petit Niçois issu de la formation” explique Oppedisano. Qui ne veut pas mettre de limite à sa carrière, mais ne veut pas trop s’enflammer non plus. “On verra où tout cela finit. J’ai envie d’aller le plus haut possible, jouer la Champions League est un rêve” termine-t-il. Il y a cinq ans, il n’aurait jamais cru être professionnel. Alors là où il sera en 2025, aucun d’entre nous ne peut le deviner.

 

Texte : Kevin Domas, photos : Baptiste Gasiglia