Yann Roby: ''Le caractère de la famille est parfois difficile à contenir !''

LNH - Publié le 29 juillet 2020 à 15h51
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Passé par Toulouse, Limoges ou Valence, l'ancien arrière gauche Yann Roby ouvre pour nous la boîte à souvenirs.

Mon premier match avec les pros

« C’était à Toulouse en D1, je devais avoir 17 ans mais je ne me rappelle plus l’adversaire. Ce dont je me rappelle, c’est que j’ai joué à l’aile gauche et ça, c’est vraiment ce qu’il y a à retenir ! (sourire) Je me rappelle aussi de mon premier but en D1. Je suis rentré sur le terrain arrière gauche et j’ai été voir le demi-centre, Christophe Kabengele, pour lui demander de jouer le seul enclenchement que je connaissais ! J’ai mis le but mais lorsque le match s’est terminé, il est venu me voir et m’a « gentiment » expliqué que c’était la dernière fois que je décidais à sa place de ce qu’on allait jouer ! (rires) »

Mon dernier match en pro

« C’était en 2017. C’est un souvenir un peu amer car avec Valence, on finit encore sur une descente alors que je pense qu’on avait les équipes pour se maintenir sur les différentes années… J’ai ensuite contrebalancé ça avec une superbe aventure humaine en octobre 2018 avec le club de Sydney, au Qatar,  pour jouer un SuperGlobe qui a définitivement clôturé ma carrière. »

Le meilleur joueur avec lequel j'ai joué

« J’ai pu côtoyer à l’entraînement à Toulouse Anouar Ayed et Alexander Buchmann qui étaient des « top players » à l’époque. J’ai aussi partagé le poste, si l’on peut dire, avec Aurélien Abily en D2 à Aurillac. Disons que je n’ai pas beaucoup joué cette saison-là ! (rires) Mais il y avait plusieurs classes d’écart entre nous ! C’était un gentleman des terrains de hand, d’une efficacité redoutable et d’une combativité à toute épreuve et il a montré avec une superbe carrière à St Raphaël par la suite. »

L'adversaire le plus difficile à affronter

« En Coupe de France avec Valence, nous avons rencontré Montpellier. Et je suis tombé quelques fois en attaque comme en défense sur Issam Tej… C’était une vraie machine des deux côtés du terrain… Dans un autre registre, il y a aussi Guillaume Saurina, un buteur hors-pair année après année. Ce n’était pas le physique le plus impressionnant mais quelque soit les défenses, il se débrouillait toujours pour la transpercer. »

Le coéquipier le plus fou avec lequel j'ai joué

« L’équipe la plus folle, je peux même élargir… Mes trois années à Limoges m’ont fait cotoyé quelques artistes sur et en dehors des terrains ! Si je ne dois en retenir qu’un, ce serait Dejan Pavlovic, un ailier droit serbe. Disons qu’il avait une fâcheuse tendance à laisser traîner le coude quand il fermait à l’aile… Mais ce n’était jamais sa faute ! (rires) »

L'entraîneur qui m'a le plus marqué

« Ils ne m’ont pas tous marqué positivement dans ma carrière ! (rires) Mais j’ai eu la chance de croiser à Toulouse, pendant ma formation, Joël Da Silva, David Degouy et la légende Alain Raynal. Ces trois-là ont bien pris soin de moi, chacun dans des rôles spécifiques, à une époque où peu de monde me voyait un avenir à haut-niveau. »

Ma plus grosse engueulade dans un vestiaire

« Vestiaire, entraînements, matches… Disons que niveau engueulades, j’ai été assez bien loti dans ma carrière. Le caractère de la famille est parfois difficile à contenir (rires) ! »

Un regret dans ma carrière

« Ne pas avoir eu l’opportunité de me tester en D1. Je n’étais pas spécialement sollicité après mes meilleures saisons et j’étais bien à Valence… C’est que cela devait se passer ainsi. (sourire) »

Mon meilleur souvenir

« La montée en D1 avec Aurillac. Même si je n’ai pas beaucoup joué, nous avons vécu, avec ce groupe, une superbe saison. On avait un gymnase plein à craquer à tous les matchs à domicile, des joueurs d’expériences avec de grosses valeurs, des déplacements interminables… Et puis cette saison s’est terminée en apothéose avec un match nul arraché à St-Cyr-sur-Loire avec une équipe bricolée pour l’occasion à cause des blessures. Et là, retour à Aurillac où les supporters nous attendaient sur les ronds-points avec des banderoles et des trompettes en plein milieu de la nuit. Ça n’arrive pas tous les jours dans une carrière ! (sourire) »

Mon pire souvenir

« Je ne garde que des bons souvenirs de ces années, je suis passé à travers les blessures et pourvu que ça dure ! »

Le Roby le plus fort ?

« Vu sa carrière, c’est mon frère (Jonathan Roby, ndlr), pas de doute. Après nous avons pu nous affronter lors de mes dernières saisons et je ne m’en suis pas trop mal sorti. Je lui ai quand même mis un ballon en plein dans le « pichet » à bout portant. De ce côté-là, je mène 1-0 et il aura du mal à me rattraper maintenant que je ne joue plus ! (rires) »

Et maintenant...

« Lorsque j’ai débuté le handball et que je me suis orienté vers le monde professionnel, nous étions encore « obligés » de faire des études. Il y avait beaucoup moins d’argent dans le hand et les perspectives de gagner sa vie avec le sport étaient réservées aux tous meilleurs. En D1 à Toulouse, la moitié des joueurs étaient étudiants, ce qui est aujourd’hui impossible. J’ai donc pu faire un BTS Informatique pendant le centre de formation, et je travaille maintenant dans cette branche. Coté sportif, c’est un peu plus mouvementé ! (sourire) Après deux saisons à m’essayer au football américain, j’ai arrêté car mon dos n’était plus d’accord avec cette activité ! Il aura d’ailleurs fallu que j’arrête pour que les Sharks de Valence accède pour la première fois de son histoire à la Deuxième Division ! (rires) De mon côté, je pratique désormais le Jiu Jitsu Brésilien, littéralement « art de la souplesse », et pour ceux qui me connaissent, ils sauront que c’est un sport qui me correspond parfaitement ! (rires) »

Be. C.