« Les relations humaines avant le reste »

LNH - Publié le 14 juin 2019 à 16h17
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Après une saison à Limoges, en Proligue, William Annotel a choisi de raccrocher les baskets. Le portier revient sur les grands moments de sa carrière.

Ma première licence

« C’était à l’île d’Oléron, là où j’ai toute ma famille et mes amis d’enfance. Je devais avoir 12-13 ans. Je faisais du tennis jusque-là mais j’avais envie de rejoindre mes amis qui étaient tous au hand. J’ai filé les rejoindre et j’ai tout de suite adhéré à l’esprit sport collectif. » 

Ma première coquille

« J’ai commencé un petit peu joueur, puis un jour le gardien est tombé malade et je l’ai remplacé. Je m’y suis plu et j’y suis resté. Forcément, j’ai eu peur au début, et il ne faut pas croire mais j’ai eu cette appréhension pendant longtemps, mais les premières satisfactions de sortir les premiers ballons sont arrivées très vite. C’est le début du jeu. »

Mon premier match chez les pros

« Laurent Bezeau est venu me chercher pour faire le sport-étude à Poitiers et à Bordeaux. A cette époque, je joue à Bordeaux, et je navigue entre l’équipe 1 et l’équipe 2. Mon premier match je me souviens très bien, c’est à Dunkerque, et on prend une grosse salade de fruits. (rires) On doit prendre un -16 ou un -17. Je suis en doublette avec Patrick Bos et il en avait marre de se faire canarder donc il m’a laissé la deuxième mi-temps. J’ai fait mon apprentissage avec cette branlée à Dunkerque. (sourire) Pour la suite, j’ai signé mon premier vrai contrat pro est à Toulouse, en 2002. Je l’ai pris comme une chance. La chance du petit gamin qui vient d’Oléron et qui arrive dans le monde des grands. »

Mon entraîneur le plus marquant

« Je ne l’ai pas eu longtemps mais je mets tout de suite Laurent Puigségur. C’était à Nîmes (entre 2009 et 2011, ndlr). C’est autant pour l’homme que pour ses compétences d’entraîneur. Il est rempli de valeurs et il préparait ses séances un peu à l’image de Patrice Canayer. Les chiens ne font pas des chats puisqu’il l’a eu toute sa carrière. Sa manière d’aborder les matches me plaisaient vraiment, en plus de l’aspect humain du mec. (sourire) »

L'adversaire le plus difficile à affronter

« T’as toujours des gars compliqués à jouer. Je vais mettre Michaël Guigou. C’est le genre d’électron libre, capable d’inventer et de créer à tout moment. Il peut tout faire à n’importe quel moment. Il est imprévisible. »

Mon coéquipier le plus fort

« Il y en a eu quelques-uns. Dans le secteur défensif je vais mettre en avant Mickaël Grocaut, qui n’a pas forcément été mis en avant durant sa carrière. C’est le meilleur défenseur que j’ai eu et je voudrais y associer Bastien Lamon et Mohamed Mokrani. Cette triplette c’était du lourd devant moi. (sourire) » 

Mon meilleur ami dans le hand

« C’est impossible. J’ai vraiment des amis fidèles. Je peux mettre en avant Rémy Deniault, qui était défenseur à Cesson, et qui est venu partout où je suis passé. Mais je dois dire que j’ai fait des rencontres incroyables tout au long de ma carrière. Ce sont des amis que j’aurais toute ma vie, je sais que je peux aller partout en France, et que j’aurais des amis que je peux voir, à qui je peux passer un coup de fil. Ca a été ma manière de voir le handball tout au long de ma carrière de mettre en avant ce côté collectif, les relations humaines avant le reste. (sourire) » 

Mon meilleur souvenir

« Je ne peux pas l’enlever, ça reste de soulever le titre de champion de France avec Dunkerque, en 2014. Il y a eu d’autres titres, mais celui-là tient une place particulière. On n’avait peut-être pas la meilleure équipe mais il y avait vraiment ce côté aventure humaine. On avait des liens au-delà du handball qui étaient très forts. » 

Mon pire souvenir

« La finale de Coupe EHF perdue en 2012, face à Göppingen (26-26 puis 34-28, ndlr). Il y avait mieux à faire je pense. Mais on avait des blessés chez les joueurs cadres, on s’est pétés avec Vincent (Gérard) à une semaine d’intervalle… C’était compliqué et difficile à digérer. » 

La suite...

« La suite je la prépare. (sourire) Je suis en pleine reconversion, je fais des entretiens, j’explore des pistes. Ça commence à se profiler et j’espère travailler au mois de septembre. Je ne dévoile rien pour le moment, mais ça avance très bien. Je suis très content de préparer cette deuxième vie. Avant cela, je vais couper durant l’été, et c’est indispensable pour moi. Je vais pouvoir profiter des enfants avant de me plonger dans ma deuxième vie. Pour le côté handball, je suis prêt à arrêter et pour le moment c’est la coupure donc c’est simple. Je pense néanmoins qu’à la reprise, j’aurais une petite boule au ventre, et il faudra que j’ai un travail pour penser à autre chose. (sourire) Je pense que la vie de groupe, la vie de vestiaire va forcément me manquer un moment. Je ne ferme d’ailleurs pas la porte à une reprise en amateur, mais il y a aussi d’autres sports qui me tentent depuis quelques années aussi... » 

Benoît Conta